Alexandre Stavisky
L'affaire Stavisky, une crise
L'affaire Stavisky est une crise politico-économique française, survenue en janvier 1934, succédant au décès, dans des circonstances mystérieuses, de l'escroc Alexandre Stavisky. Ce scandale symbolise la crise d'un régime instable, soupçonné de corruption, et contribue à la chute du deuxième gouvernement de Camille Chautemps, et au déclenchement des émeutes antiparlementaires du 6 février 1934.
Le 23 décembre 1933, sur ordre du sous-préfet Joseph Antelme, le directeur du Crédit municipal de Bayonne, Gustave Tissier, est arrêté, pour fraude et mise en circulation de faux bons au porteur, pour un montant de 261 millions de francs. L'enquête met rapidement en évidence que Tissier n'est que l'exécutant du fondateur du Crédit communal, Serge Alexandre Stavisky, qui a organisé cette fraude (par le système de Ponzi lui permettant de détourner plus de 200 millions de francs) sous la surveillance complice du député-maire de Bayonne, Dominique-Joseph Garat, qui, bénéficiant de circonstances atténuantes, est ensuite condamné à deux ans de prison. Stavisky avait été poursuivi, pour fraude, à plusieurs reprises, au cours des années précédentes, et relaxé 19 fois. À la suite de cette arrestation, et en raison des liens étroits existant entre ces escrocs et des personnalités, le sous-préfet Antelme est démis de ses fonctions.
Serge Alexandre Stavisky, né le 20 novembre 1886, à Slobodka, localité de l'ancien gouvernement de Kiev, et mort, le 8 janvier 1934, à Chamonix, est un chevalier d'industrie français, d'origine russe. Il s'est livré à d'importants détournements de fonds. Son nom reste associé à l'un des plus grands scandales financiers du vingtième siècle. Il arrive en France, avec sa famille, à l'âge de 12 ans. Alexandre est le fils d'Emmanuel, russe juif, chirurgien-dentiste, à Paris, qui gagne bien sa vie. Il est naturalisé français, par décret du Président de la République, du 29 août 1900. Séducteur, et beau parleur, on le surnomme « le beau Sacha », il devient, rapidement, un escroc, professionnel : dès sa jeunesse, il vole les prothèses, en or, de son père, pour les revendre à des receleurs du Marais.
Le Théâtre des Folies-Marigny, à Paris, est le théâtre d'une de ses premières escroqueries, alors qu'il est âgé de seulement 23 ans. En 1912, Stavisky loue le théâtre à la ville de Paris, pour l'été. Stavisky publie des petites annonces, dans les journaux Le Matin et le Petit Parisien, pour recruter des employés : "administrateur, secrétaire, buraliste, concessionnaires buffet, fleurs, bonbons, ouvreuses, publicité pour le rideau, programme, etc." A chaque candidat, il demande le paiement d'une caution, pour leur permettre de payer le loyer du bail. Mais Stavisky garde, pour lui, l'argent, ne réglant jamais ses dettes, auprès de la ville. Poursuivi en justice, la guerre éclate, et il échappe, de justesse, à la prison. Beau parleur, et séducteur, il se marie, avec Arlette Simon, ancien mannequin, de chez Channel, qui lui donnera deux enfants. Il développe alors son réseau, pour escroquer la haute société, pendant une vingtaine d'années. Le nom de Stavisky, qui se fait appeler "le beau Sacha", apparaît, déjà, à Biarritz, en 1926, lorsqu'il entreprend la construction d'un somptueux hôtel-casino, la Roseraie, sur la colline de la Demoiselle d'Ilbarritz, à Bidart. Stavisky devient, également, administrateur du casino de la Pergola, à Saint-Jean de Luz, où il y joue, gros.
https://numistoria.com/fr/module/psblog/module-psblog-blog?id=27
Stavisky se marie, le 28 décembre 1910, à Paris, 8e, avec Armande Severe, née le 6 octobre 1893, à Paris, 14e. Cette union sera dissoute, par arrêt de la cour d'appel de Paris, en date du 24 avril 1920, infirmant un jugement du tribunal civil de la Seine, du 19 mai 19134. Par la suite, le 20 janvier 1928, il épousera Arlette Simon, née le 4 juin 1903, à Paris, 8e, sous le régime de la séparation de biens.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Stavisky
Alexandre Stavisky, juif ukrainien, né le 20 novembre 1886, à Slobodka, émigré, et naturalisé français, commença, en 1916, une carrière d'escroc, en tous genres. Connu sous les noms d'Alexandre-Scha, Alex-Jean-Sacha, Doisy de Monty, Victor Boitel, il fut arrêté le 27 juillet 1926, mais ne resta pas longtemps en prison. Il en sortit pour « raisons de santé », puis épousa un mannequin, de chez Chanel, Arlette Simon, une des plus belles femmes de Paris. Sous le nom de Serge Alexandre, Stavisky se met à brasser des millions. Sans être inquiété, pour un procès qui fit l'objet de dix-huit reports successifs !
https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/08/24/il-etait-une-fois-stavisky_3780967_1819218.html
L'affaire Stavisiky a jeté d'étranges lumières sur les mœurs actuelles, sur l'amoralité générale de beaucoup de financiers, d'hommes d 'affaires, politiciens et autres, elle a été « l'Affaire » de ces dernières années. Et, cependant, nous ne savons pas tout et nous ne saurons jamais tout, ce serait bien trop dangereux pour
beaucoup de « personnages ». Toutefois, nous pensions que la femme de Stavisky était une victime et seulement une victime. La manière dont elle exploite aujourd'hui la triste célébrité de son défunt mari, dont
elle vend le nom à un imprésario, qui l'exploitera, à son tour « au mieux de ses intérêts », nous prouve, seulement, que tout ce milieu-là est plus profondément contaminé, plus irrémédiablement empoisonné, que nous ne l'imaginions, et que nous avions mal placé notre pitié.
https://doc.rero.ch/record/94530/files/1936-02-20.pdf
L'enquête, menée tambour battant, notamment, par Albert Prince, chef de la section financière, du parquet de Paris, permet de découvrir les nombreuses relations entretenues par l'escroc, dans les milieux de la police, de la presse, et de la justice. Le député Gaston Bonnaure, le sénateur René Renoult, le ministre des Colonies, et ancien ministre de la Justice, Albert Dalimier, les directeurs de journaux Dubarry, et Aymard, ont profité de ses largesses, en échange de leur appui. Le procureur général Pressard, beau-frère du président du Conseil, Camille Chautemps, a fait en sorte que Stavisky voie son procès indéfiniment reporté.
Albert Prince naît, en 1883, à Châtenois-les-Forges, dans le Territoire de Belfort. Sa carrière judiciaire débute en 1907, au parquet de la Seine. Il s’illustre pendant la Première Guerre mondiale, où de simple sergent, il s’élève au grade de capitaine. Il est par deux fois blessé au combat, décoré de la croix de guerre, avec deux citations, puis obtient la Légion d’honneur. Fait prisonnier, de 1916 à 1918, il est interné, dans le camp de Vöhrenbach, dans le grand-duché de Bade. Il poursuit sa carrière de magistrat, après 1918, et est nommé procureur de la République, à Troyes, le 5 octobre 1922. Il reste, à ce poste, presque trois ans. À la fin des années 1920, il est nommé responsable de la section financière du tribunal de la Seine, un poste concerné par l’affaire Stavisky.
https://www.geneastar.org/celebrite/princea/albert-prince
Le corps d'Albert Prince, conseiller à la cour d’appel de Paris, est retrouvé, déchiqueté par le train Paris-Dijon, dans la nuit du 20 février 1934. Des témoins signalent que, ce 20 février 1934, Prince a été attiré, à Dijon, par l’appel d’un médecin, prétendant que sa mère était mourante. Il arrive à Dijon, à 16 heures 44, par le train de Paris. Il envoie un télégramme, rassurant, à sa femme, à 16h50, depuis la gare, réserve une chambre, et pose ses affaires dans un hôtel, à 17h. Puis, on ne sait plus rien. Hormis qu’à 20h42, des cheminots découvrent son cadavre, sur les rails du chemin de fer, à quelques kilomètres de Dijon, au lieu-dit « La Combe aux Fées ». Soixante-trois mètres séparent sa tête, éclatée, de son corps, écrasé par un train. La nouvelle fait la une de la presse nationale. L’opinion est, aussitôt, convaincue qu’il s’agit d’un assassinat. Il se dit que cet homme intègre, dont le nom avait été associé à la sulfureuse affaire Staviski, en savait trop. On parle d’une « mafia » impitoyable, cachée dans les couloirs du pouvoir. C’est elle qui aurait éliminé ce témoin, embarrassant !
https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/albert-prince-attache-aux-rails-d-un-train-l-histoire-d-un-crime-non-elucide-7800522176
Satellite de l'affaire Stavisky, le scandale de la mort du conseiller Prince nous renvoie à un imbroglio politico-financier, passionnant, qui pourrait se dérouler aujourd'hui, avec son cortège d'interprétations erronées, de manipulations, d'ingérences, et de personnages hauts en couleur. Le 20 février 1934, le cadavre d'Albert Prince est retrouvé, déchiqueté, sur la voie ferrée, près de Dijon. Ce conseiller à la cour d'appel de Paris avait été chargé d'enquêter, quelques années plus tôt, sur les agissements du célèbre escroc.
https://www.fnac.com/a2784158/Pierre-Cornut-Gentille-Un-scandale-d-Etat-l-affaire-Prince
Il est, environ, 21 heures trente, ce mardi, 20 février 1934, lorsqu’au dépôt de la gare de Dijon-Ville, le mécanicien du train 4805, venu de Paris, signale des éclaboussures de sang, mêlées à un morceau d’étoffe, à l’avant de sa locomotive. Peu avant minuit, le corps décapité, et désarticulé, d’un homme, d’une cinquantaine d’années, élégamment vêtu, est découvert au kilomètre 311, au lieu-dit de La Combe-aux-Fées. Couché sur le ventre, il est attaché, aux rails, par les chevilles. Il s’agit d’Albert Prince, conseiller près la cour d’appel de Paris. Une quarantaine de jours après le “suicide”, à Chamonix, d’Alexandre Stavisky, deux semaines après les émeutes du 6 février, l’affaire Prince commençait.
https://www.valeursactuelles.com/histoire/qui-est-derriere-la-mort-du-conseiller-albert-prince
Beaucoup de personnalités ont été du dernier bien, avec « le beau Sacha », et comptent sur son silence, de sorte que lorsque la police retrouve Stavisky, agonisant, dans un chalet de Chamonix, le 8 janvier 1934, on se demande à qui le suicide, ou le crime, car les circonstances de la mort sont mystérieuses, profitent le plus. Le Canard enchaîné titre : « Stavisky se suicide d'un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant »; ou encore « Stavisky s'est suicidé d'une balle tirée à 3 mètres. Voilà ce que c'est que d'avoir le bras long ». Les socialistes, ayant mis comme condition, pour leur soutien au gouvernement, la révocation du préfet de police de Paris, Jean Chiappe, le radical Édouard Daladier, nouveau président du Conseil, le démet, le 3 février 1934, l'accusant, également, d'avoir freiné l'instruction de l'affaire Stavisky.
Stavisky aurait donc été couvert, par des politiques. De fait, cette affaire a déclenché une grande polémique, sur le degré de complicité des parlementaires, polémique comparable au scandale de Panama. Cependant, Paul Jankowski conclut « qu'il ne faut pas mésestimer la dimension imaginaire de cette affaire », l'impunité, dont a longtemps bénéficié Stavisky, tenant davantage à l'absence de moyens et, à l'engorgement de la justice de l'époque, qu'à ses supposées protections, tout en reconnaissant que « la puissance de la fonction élective sut mettre un terme aux tressaillements ou timides velléités de la justice » et que « les députés multipliaient les abus de pouvoir, tandis que l'administration sacrifiait son autonomie pour maintenir son rang ».
L'escroc ayant été retrouvé à Chamonix, tué d'une balle de revolver, il n'en fallut pas davantage pour qu'on accusât le gouvernement de l'avoir fait disparaître. L'antiparlementarisme se déchaîne : dans la rue, les manifestations des « Camelots du roi » se mêlent aux discours, à la Chambre, de Philippe Henriot. André Tardieu publia une liste, fantaisiste, de parlementaires ayant « touché », qui rappelait les « chéquards » de l'affaire de Panama. Léon Daudet dénonça, en Chautemps, le chef d'une bande de voleurs, et d'assassins. Les adversaires du régime voyaient dans cette affaire une nouvelle preuve de son abaissement.
Léon Daudet, né le 16 novembre 1867, à Paris, et mort, le 2 juillet 1942, à Saint-Rémy-de-Provence, est un écrivain, journaliste, et homme politique français. Républicain, converti au monarchisme, antidreyfusard, et nationaliste clérical, député de Paris, de 1919 à 1924, il fut l'une des principales figures politiques de l'Action française, et l'un des collaborateurs les plus connus du journal de ce mouvement. La bibliographie des œuvres de cet écrivain engagé est abondante, puisqu’il est l’auteur de 128 ouvrages. Son œuvre de mémorialiste comprend six volumes de Souvenirs de 1880 à 1921.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Daudet
Après des études de médecine, interrompues, qui lui inspirent Les Morticoles (1894), violente et savoureuse satire des milieux médicaux, où apparaissent sa verve, et sa causticité, Léon Daudet envisage une carrière littéraire, que confirme bientôt Le Voyage de Shakespeare (1895), fresque fantastique sur les problèmes de la création esthétique. Journaliste-né, il fait ses débuts à La Libre Parole de Drumont. Conduit au nationalisme par l'affaire Dreyfus, son retour au catholicisme se situe avant sa rencontre avec Maurras ; ensemble, ils lancent le quotidien L'Action française, en 1908. Avec Daudet, le Parti royaliste fait une recrue de choix, qui saura donner « un corps à ce qui n'était encore qu'une doctrine » (E. Weber). Du quotidien, il fait une tribune qui se prête parfaitement à son goût pour la polémique ; il y mène de nombreuses campagnes contre l'espionnage allemand avant 1914, contre le défaitisme en 1916-1917, contre le pacifisme de Briand, après la guerre. Sans relâche, il développe son antisémitisme, qui dérive, en droite ligne, de Drumont. En 1912, il se présente à la députation. Élu, il anime, de son talent oratoire, une chambre, où il est le porte-parole de l'extrême droite. La mort tragique de son fils Philippe, dans des circonstances mystérieuses (1923), le bouleverse. Il en accuse la police, et le gouvernement.
https://www.universalis.fr/encyclopedie/leon-daudet/
Le scandale saisit le pays, encore plus violent que celui occasionné par l'affaire Hanau, ou encore l'affaire Oustric. Il aboutit à l'émeute du 6 février 1934. Léon Daudet inventa à l'occasion de cette affaire le néologisme de « stavisqueux » pour désigner les complices, ou prétendus complices, de Stavisky. À l'antiparlementarisme il faut ajouter un regain de la propagande antisémite, en raison du fait que Stavisky était juif. Survenant dans cette atmosphère troublée, la démission du ministre Albert Dalimier, compromis dans le scandale, ne pouvait qu'entraîner le retrait du cabinet Chautemps, tout entier.
Fin décembre 1933, la France découvre, avec stupéfaction, le scandale des faux bons du Crédit municipal de Bayonne. Quelques jours plus tard, l’instigateur de cette affaire, Alexandre Stavisky, est découvert « suicidé d’un coup de révolver qui lui a été tiré à bout portant », comme l’écrit Le Canard enchainé dans un de ses meilleurs titres. L’hebdomadaire ajoute : « Il s’est suicidé d’une balle tirée à trois mètres. Voilà ce que c’est que d’avoir le bras long. » D’importantes personnalités politiques sont compromises, parfois appartenant à la franc-maçonnerie, et l’antiparlementarisme, en particulier celui des ligues proches de l’extrême droite, se déchaine.
https://www.fm-mag.fr/article/focus/1934-et-laffaire-stavisky-la-fm-prise-au-piege-2175
Dans les années 30, la franc-maçonnerie est éclaboussée par une série de scandales financiers. Le plus célèbre est lié à l’affaire Stavisky, en 1934. À l’époque, la vindicte envers les loges est telle que d'aucuns demandèrent à l’Assemblée nationale leur dissolution, en décembre 1935. La Grande Loge (GLF) exclut six cents de ses membres. Le Grand Orient de France (GODF) vacille sur ses fondations. Serge Alexandre Stavisky est un escroc de haut vol, d’origine russe, au charme incontestable. L’enquête menée tambour battant après l’escroquerie du Crédit municipal de Bayonne révèle les nombreuses relations entretenues par l’homme dans le milieu de la police, de la justice, de la presse, et de la politique. Presque tous ceux qui voient leur nom révélé dans le scandale sont… francs-maçons !
https://www.france-catholique.fr/France-Catholique-contre-Franc-maconnerie.html
De 1877 à 1940, opportunisme, radicalisme et socialisme dominèrent, tour à tour, l'ordre. Animé par la volonté de laïciser l'État et la Société, il salua comme une victoire la Séparation de l'Église et de l'État. Il ne put obtenir la fin de l'enseignement libre, par la création d'une école unique d'État. Très attaqué par ses différents adversaires, les affaires Stavisky et Prince (1933-1934) leur permirent une offensive en règle. La défaite de 1940 se traduisit par la proscription de l'ordre par Vichy. La libération en 1945 vit la renaissance, en plusieurs obédiences du Phénix maçonnique.
https://bibliographienumeriquedhistoiredudroit-ifg.univ-lorraine.fr/s/droit/item/105983
L’affaire du conseiller Prince a son origine dans la découverte, le 20 février 1934, du corps déchiqueté d'Albert Prince (1883-1934), attaché aux rails, au kilomètre 311, de la voie ferrée Paris-Dijon, à proximité de cette dernière ville, au lieu-dit La Combe-aux-Fées. Une mallette, ouverte et vide, est retrouvée non loin de son corps. Conseiller à la cour d'appel de Paris, et chef de la section financière du parquet de Paris, il avait enquêté sur Alexandre Stavisky, un financier véreux retrouvé « suicidé », la même année.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_conseiller_Prince
Le 20 février 1934, le corps, déchiqueté, et attaché aux rails, d'Albert Prince, conseiller à la cour d'appel de Paris, et chef de la section financière du parquet de Paris, est retrouvé, sur la voie ferrée Paris-Dijon, au lieu-dit La Combe-aux-Fées. Une mallette, ouverte et vide, est retrouvée, non loin de son corps. Il avait enquêté sur la mort d’Alexandre Stavisky, un financier corrompu retrouvé « suicidé » la même année. Des témoignages font pencher l'enquête en faveur d'un meurtre, mais la thèse du suicide est privilégiée par les commissaires Belin, et Guillaume. L'inspecteur Pierre Bonny va, ensuite, sur la base de faux éléments, accuser les caïds marseillais Paul Carbone, François Spirito, et Gaëtan de Lussats, qui sont incarcérés, le 29 mars 1934, à la maison d’arrêt de Dijon. Les deux premiers sont relaxés, un mois plus tard, et Lussats est transféré, à Paris, puis à Nice, sous l'inculpation de recel de timbres fiscaux volés. L'affaire est classée, en janvier 1937. Après son arrestation, pour ses activités au sein de la Gestapo française en 1944, Pierre Bonny aurait confié, à son fils, ainsi qu'au médecin légiste, présent, lors de son exécution, qu'il était responsable de l'assassinat de Prince, et que le meurtre avait été commis pour « défendre la République ».
https://criminocorpus.org/fr/bibliotheque/doc/3647/
Le 20 février 1934, un corps d’homme, déchiqueté, est découvert, sur la voie ferrée Paris-Dijon. La victime, Albert Prince, est conseiller près de la cour d’appel de Paris, et ex-directeur de la section financière du Parquet de la Seine, ayant enquêté sur l’affaire Stavisky. Fait divers ? ou énième scandale de la IIIème République ???
https://madelen.ina.fr/content/laffaire-prince-76435
L’affairiste véreux Stavisky, qui avait réussi à compromettre un certain nombre d’hommes politiques, en constituant des sociétés financières, pour s’enrichir, et bien sûr de « graisser au passage » quelques uns d’entre-eux, est retrouvé mort le 9 janvier 1934. « Il a été suicidé d’un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant », voilà ce qu’annonce alors le « Canard Enchaîné ». Les ligues d’extrême droite accusent le gouvernement de l’avoir fait disparaître. Le conseiller Prince est chargé d’enquêter sur cette disparition, et sur les affaires de ce personnage.
http://www.alex-bernardini.fr/ILS-ONT-TUE-MON-PERE--------L%E2%80%99affaire--Prince----1934---Gis%C3%A8le-Desseux-Prince.html
La déflagration, du 6 février, se produit sur un terrain miné et, parmi les détonateurs, on ne peut pas compter pour rien les maladresses du pouvoir. L’affaire Stavisky (c’est le 9 janvier qu’on a trouvé le cadavre du « bel Alexandre », ce truand à l’entregent prodigieux) éclate, dans un exécrable contexte économique, et social. La crise de 1929 atteint la France, au début des années 30, avec une baisse des revenus atteignant 43 %, dans le commerce et l’industrie. Mais elle éclate, aussi, dans un contexte politique défavorable, alors que la France paraît au bord du gouffre, sur fond d’instabilité politique chronique, et de nombreux scandales. Lorsque l’affaire Stavisky emporte le Cabinet Chautemps, il faudrait plus que jamais un gouvernement qui allie clarté, cohérence et courage. On reste loin du compte.
https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2009-3-page-38.htm
Cet escroc mondain, domicilié à l’hôtel Claridge, reçoit du beau monde, à sa table. Parlementaires, magistrats, policiers. Ses amis sont assez nombreux pour couvrir ses arnaques, à hauteur de centaines de millions de francs, volés aux petits contribuables. Quand l’affaire éclate, Stavisky prend la fuite, et est retrouvé, le 8 janvier, « suicidé d’un coup de revolver tiré à bout portant ». La rue gronde, la République tremble. Stavisky a bénéficié de 19 remises, du parquet. Or, dès 1930, des rapports de police insistaient, pour ouvrir une enquête sur ses entreprises. Ces rapports n’avaient jamais eu de suite. Quelqu’un a-t-il protégé Stavisky, dans la magistrature ? C’est Albert Prince, chef de la section financière, qui avait reçu ces rapports. Ils auraient dû remonter à son supérieur, le procureur de la République Pressard. Mais ce dernier, beau-frère de Chautemps, ex-président du Conseil, prétend ne jamais les avoir vus. Prince a des preuves que Pressard les a bien reçus, il a rendez-vous, pour les montrer, le 21 février. Difficile de se rendre, au rendez-vous, après être passé sous un train, la veille au soir. A côté de lui, on retrouve un couteau, maculé de sang. A sa cheville droite, une cordelette en chanvre.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-histoire-particuliere-un-recit-documentaire-en-deux-parties/l-affaire-alexandre-stavisky-2815762
Stavisky avait ses entrées, et ses protections, dans les ministères, la police, les journaux, les milieux juridiques. Il « achetait » tous ceux qui pouvaient l'être, et se servait, de ses relations, pour monter des affaires plus que douteuses. Propriétaire du Théâtre de l'Empire, avenue de Wagram, il louait une suite, à l'année, à l'Hôtel Claridge, et possédait de somptueux bureaux, place Saint-Georges. En 1931, Stavisky avait fondé le Crédit municipal de Bayonne, et fait émettre de faux bons de caisse, gagés sur des bijoux, faux ou volés. A force de dépenser sans compter, il se trouvait financièrement aux abois lorsque, le 22 décembre 1933, le directeur de ce Crédit municipal fut arrêté, pour un détournement, de 239 millions. Stavisky s'enfuit, espérant se faire oublier, dans un chalet de Chamonix. Mais le scandale financier éclaboussa le député, et maire de Bayonne, et un certain nombre d'hommes politiques.
https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/08/24/il-etait-une-fois-stavisky_3780967_1819218.html
L’opinion publique est indignée, par ce scandale de plus, et ne fait plus confiance au gouvernement, accusé d’être complice de Stavisky. Tout comme la presse en général, elle s’inquiète d’un possible étouffement de l’affaire, avec la mort de l’escroc. L’opposition parlementaire exploite l’Affaire. Ainsi que L’Action Française -journal royaliste- qui, le 9 janvier, appelle à manifester, devant le parlement. Les ligues d’anciens combattants, populistes et, ou, nationalistes, appellent aussi à manifester. Le 27 janvier, le Cabinet du radical-socialiste Camille Chautemps tombe. Mais, la contestation politique se poursuit, menaçant le régime. Le plus fort de la crise a lieu le 6 février 1934 -jour de l’investiture du radical Édouard Daladier, à la présidence du Conseil- les manifestations antiparlementaires réprimées se transforment en émeute. Bilan: 15 morts et plus de 1.400 blessés.
https://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2019/01/07/26010-20190107ARTFIG00261-affaire-stavisky-la-mort-de-l-escroc-fit-vaciller-la-republique-en-1934.php
Des témoignages font pencher l'enquête, en faveur d'un meurtre. Son rapport, sur l'affaire Stavisky, a disparu. Il a été fallacieusement, attiré à Dijon, où demeure sa mère, et certains assurent l'avoir vu se débattre à l'arrière d'une voiture. Malgré tout, les commissaires Belin et Guillaume ne privilégient que la thèse du suicide. L'inspecteur Pierre Bonny va, ensuite, sur la base de faux éléments, accuser les caïds marseillais Paul Carbone, François Spirito, et Gaëtan de Lussats, qui seront incarcérés, le 29 mars suivant, à la maison d’arrêt de Dijon. En moins d'un mois, les deux premiers furent relaxés, et Lussats transféré à Paris, puis à Nice, sous l'inculpation de recel de timbres fiscaux volés.
https://www.memoiresdeguerre.com/2016/01/affaire-du-conseiller-prince.html
Début 1934, un fait divers secoue la République française, jusqu’à la mettre en péril. Tout a commencé par une simple arrestation, dans une fraude à la banque, au Crédit municipal de Bayonne, fin décembre 1933. L’inculpé apparaît vite comme un simple exécutant, pour le compte d’Alexandre Stavisky, un Juif d’origine russe, arrivé, en France, à l’âge de 12 ans, et naturalisé, en 1900. Depuis des années, il échappe, à la justice, grâce à ses relations, dans le monde politique, alors que c’est un escroc de grande envergure. Praticien habile de la pyramide de Ponzi, il a multiplié fraudes, et vols. Ce coup-ci, la complicité du député-maire, de Bayonne, Joseph Garat, met le feu aux poudres, au lieu de lui servir de paratonnerre. Traqué par la police, il est trouvé près de Chamonix, le 7 janvier 1934, agonisant, de deux balles dans la tête – ce qui ne plaide guère pour la thèse du suicide.
https://histoire-image.org/etudes/affaire-stavisky
La mort de Stavisky met brutalement à jour toutes les rancœurs. Les xénophobes s'en prennent à une politique de naturalisation trop laxiste (Stavisky est un juif, d'origine russe). L'Action française royaliste, les ligues populistes de droite et les communistes, dénoncent à l'envi, la décadence de la IIIe République. L'indignation populaire entraîne la chute du gouvernement radical-socialiste. Édouard Daladier remplace Camille Chautemps, à la présidence du Conseil. Il destitue aussitôt le préfet de police Chiappe, suspect de sympathie avec les ligues de droite. Dans le même temps, une grande manifestation est organisée à Paris, place de la Concorde, à l'appel des ligues, de l'association d'anciens combattants Les Croix de Feu, ainsi que de mouvements communistes, sur le thème : «A bas les voleurs !» La manifestation dégénère. La police tire. Seize manifestants et un policier sont tués. On compte un millier de blessés.
https://www.herodote.net/9_janvier_1934-evenement-19340109.php
Date de dernière mise à jour : 18/03/2024