Rosa Luxemburg

Rosa Luxemburg, communiste

Dès février 1905, Leo Jogiches (1867 Vilnius, Lietuvos Respublika - 1919 Berlin assassiné) quitte Berlin, pour Kraków, où il fonde le Czerwony Sztandar, Le Drapeau rouge, une nouvelle publication du parti politique Socjaldemokracja Królestwa Polskiego i Litwy. Il se rend, ensuite, à Warszawa, pour y négocier une alliance, avec le Bund, ce que Rosa Luxemburg, hostile à l'idéologie nationaliste des militants juifs, désapprouve, vivement.

Louise Michel (1830 Vroncourt-la-Côte, Haute-Marne - 1905 Marseille, Bouches-du-Rhône) reçoit une bonne instruction, et une éducation libérale. En 1850, elle devient institutrice, et fonde une école, où elle enseigne, selon les principes républicains. Eminente figure -politique & militaire- de la Commune de Paris, part prise par les femmes, anarchiste, franc-maçonne, aux idées féministes, elle écrit pour des journaux d'opposition, et rédige des poèmes.

August Bebel (Deutz, Nordrhein-Westfalen 1840 - 1913 Coire, canton des Grisons crise cardiaque), orphelin pauvre tôt, est artisan tourneur. Emprisonné, plusieurs fois, comme agitateur socialiste, il lit, intensivement. Premier ouvrier élu, dans un parlement bourgeois, en 1867. En 1870, il ne vote pas les crédits de guerre. Il soutien la Commune de Paris. Dans Die Frau und der Sozialismus (1879), il argumente en faveur de l'égalité des sexes. Après la mort de Wilhelm Liebknecht, en 1900, il préside le Sozialdemokratische Partei Deutschlands.

Les sociaux-démocrates sont considérés -en Prusse- comme des ennemis d'État. A la suite de la prise de position d'August Bebel et de Wilhelm Liebknecht, contre la guerre franco-allemande de 1870, puis pour la Commune de Paris, en 1871, les dirigeants -mais aussi de simples membres- du parti sont poursuivis. Bebel et Liebknecht sont condamnés à 2 ans de prison, lors de leur procès pour haute trahison. De 1878 à 1890, aussi longtemps que perdurent les lois antisocialistes de Bismarck.

Róża Luksemburg (5 mars 1871 Zamość, Pologne, Empire russe - assassinée 1919 Berlin)  nait dans une famille de commerçants juifs aisés -de tradition libérale- qui vit à Varsovie. En 1889, le climat l’incite à rejoindre la Suisse. En 1897, elle est reçue, à Zurich, docteur magna cum laude, avec une thèse sur le Développement industriel de la Pologne. Communiste, Rosa s'oppose au léninisme. Selon elle, la révolution doit s'appuyer sur la spontanéité et la créativité du prolétariat.

On appelle Commune de Paris, la période de l'Histoire parisienne, qui se déroule du 18 mars au 28 mai 1871, soient 72 jours. C'est la plus importante des communes insurrectionnelles, en France, à cette période. Faisant suite aux communes de Lyon et de Marseille, la Commune de Paris refuse de reconnaître le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale constituante nouvellement élue au suffrage universel masculin, dans les portions non occupées du territoire, et commence à tenter d'organiser, localement, la vie sociale, selon des principes libertaires. Au cours de la dernière semaine de la Commune, la bourgeoisie sut infliger une revanche sanglante, à la population insurgée.

Dans les années 1880, Leo Jogiches (1867 Vilnius, Lietuvos Respublika - 1919 Berlin assassiné), un militant communiste juif polonais, d’origine lituanienne, actif en Lituanie, Pologne, & Allemagne, qui bénéficie -déjà- d’une forte réputation, dans le milieu socialiste, participe au kroujok -cercle de propagande révolutionnaire juif- de Vilna. À l’automne 1890, Rosa fait la connaissance de Leo. Ils entament une liaison.

En 1893, Rosa fonde, avec Leo et Julian Marchlewski, le parti Socjaldemokracja Rzeczypospolitej Polskiej. En 1896, elle représente le parti, au congrès de la IIe Internationale, à Londres. En 1900, lors de l'alliance avec des socialistes lituaniens, le parti est rebaptisé Socjaldemokracja Królestwa Polskiego i Litwy.

La pétition des travailleurs et des habitants de Pétersbourg, du 9 janvier 1905, est un document, rédigé à l'attention de l'empereur Nicolas II. Ce document, établi par un groupe de travailleurs, avec la participation de représentants de l'intelligentsia démocratique, comprend un certain nombre d'exigences, dont la principale est la convocation de représentants du peuple, sous forme d'assemblée constituante, sur base d'un vote universel, direct, secret et égalitaire.

Le dimanche 9 janvier 1905, une marche pacifique de 50 000 à 100 000 personnes a lieu, à Pétersbourg, capitale de l'Empire russe. Une délégation de travailleurs présente la pétition préparée, au Palais. La cavalerie verrouille la place. L'armée tire : 200 morts. Cette fusillade meurtrière, dite du « Dimanche rouge », met le feu aux poudres : la révolution commence.

Dès février 1905, Leo Jogiches quitte Berlin, pour Kraków, où il fonde le Czerwony Sztandar, Le Drapeau rouge, une nouvelle publication du Socjaldemokracja Królestwa Polskiego i Litwy. Il se rend, ensuite, à Warszawa, pour y négocier une alliance, avec le Bund, ce que Rosa Luxemburg, hostile à l'idéologie nationaliste des militants juifs, désapprouve, vivement.

Trois jours durant, les 23-25 avril 1905, s’est tenu, à Paris, le congrès de toutes les organisations socialistes de France : du Parti socialiste français, du Parti ouvrier français, du Parti ouvrier socialiste-révolutionnaire. Il a été décidée, à la majorité écrasante des voix, l’unification de toutes ces organisations, en un seul parti, appelé Parti socialiste.

Le 14 juin 1905, débute, à bord du cuirassé Potemkine, bâtiment de la flotte de la mer Noire, une révolte de marins. L'Empire russe connaissait, alors, une vague d'agitation révolutionnaire. Le point de départ de cette série de soulèvements, suscitée à la fois par les injustices sociales, et par l'exaspération, née des désastres de la guerre contre le Japon, avait été le Dimanche rouge, de janvier 1905.

Le VIIe congrès sioniste, réunit à Bâle (27 juillet - 2 août 1905), refuse l’offre britannique d’installer un État juif, en Ouganda. David Wolffsohn (1856-1914) prend la direction du mouvement.

Le congrès du Sozialdemokratische Partei Deutschlands se tient, à Iéna, les 17-23 septembre 1905. Rosa incite, le prolétariat allemand, à suivre l'exemple révolutionnaire russe.

Lors du congrès syndicaliste de 1905, une large majorité vote la motion suivante : « Le congrès considère qu'il n'y a pas lieu à discussion à propos de la grève générale, telle qu'elle est présentée par les anarchistes et les gens sans aucune expérience dans le domaine ».

Lorsque l’écho de la révolution de 1905 atteignit l’Allemagne, celle-ci était confrontée à une vague de grèves sans précédent, liée à l’aggravation des tensions économiques et sociales. Or, après la révolution de 1905, la plupart des dirigeants révolutionnaires du royaume de Pologne se retrouvèrent en Allemagne, qui constituait une base de retraite traditionnelle, pour les militants polonais fuyant la répression de la police tsariste.

Dans un contexte de grèves massives et de manifestation de rue (1905-1906), la direction du Sozialdemokratische Partei Deutschlands rejette, le 16 février 1906, l’appel lancé par August Bebel, en faveur de la grève générale insurrectionnelle.

Rosa publie un essai intitulé Grève de masse, Parti et syndicat, dans lequel elle combine ses expériences russes et allemandes, et prône l’idée d’un processus révolutionnaire conçu comme un mouvement continu.

Arrêtée, en Pologne, en mars 1906, Rosa est assignée à résidence, 5 mois, à Varsovie, pour sa participation à l’insurrection. Puis libérée, sous caution, en tant que citoyenne allemande.

Elle regagne Berlin, en septembre 1906, et se fixe pour tâche de traduire les événements russes dans le contexte allemand, grâce à sa nouvelle nomination, à la tête de la section russe du Vorwärts. Sa liaison avec Leo prend fin, à cette époque.

En décembre 1906, le tribunal de Weimar condamne Rosa Luxemburg à deux mois de prison. Leo, demeuré en Pologne, est condamné, en janvier 1907, à huit ans de bagne, en Sibérie, mais il s’évade, avant d’être déporté. Rosa Luxemburg purge sa peine, en juin-juillet 1907.

En 1913, Rosa publie un essai, intitulé L’Accumulation du capital, Contribution à l’explication économique de l’impérialisme. Partant de Karl Marx, Rosa étudie la question de l'accumulation du capital. Elle dénonce le rôle du militarisme, pour le développement de l’impérialisme, et pour l’accumulation du capital, et fait valoir que : “Le militarisme a une fonction, déterminée, dans l’histoire du capital. Il accompagne toutes les phases historiques de l’accumulation”.

En septembre 1913, Rosa prononce, à Francfort-sur-le-Main, un discours enflammé, dans lequel elle appelle les ouvriers allemands à ne pas prendre les armes contre des ouvriers d’autres nationalités. Cela lui vaut de passer, le 20 février 1914, en jugement pour « incitation publique à la désobéissance ».

De tous les partis de la 2e Internationale, le Sozialdemokratische Partei Deutschlands était de loin le plus puissant. En 1914, le SPD comptait plus de 1 million de membres, et il avait gagné plus de 4 millions de voix, lors des élections législatives de 1912. C'était, en fait, le seul parti de masse en Allemagne, et le plus grand parti, au Reichstag – bien que sous le régime autocratique impérial du Kaiser Guillaume  II, il n'ait eu aucune chance de réellement former un gouvernement.

Rosa Luxemburg forme, avec plusieurs militants, dont Karl Liebknecht, Leo Jogiches, Franz Mehring, Julian Marchlewski, Paul Levi, et Clara Zetkin, le noyau de ce qui devient le Gruppe Internationale, puis par la suite le Spartakusbund.

D'abord tendance du Sozialdemokratische Partei Deutschlands, puis de l'Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands, la Spartakusbund, fondée en 1914, par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, est un mouvement politique d’extrême gauche, marxiste, révolutionnaire. Les premiers tracts signés "Spartakus" apparaissent, début 1916.

En janvier 1917, les opposants à la guerre sont exclus du Sozialdemokratische Partei Deutschlands. En avril, ils constituent l'Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands, dont la Spartakusbund constitue le courant d'extrême gauche.

La révolution russe, d’octobre 1917, a un grand retentissement, dans la population. Rosa la soutient, depuis sa prison, contre les dirigeants du Sozialdemokratische Partei Deutschlands. Dans les tranchées, les usines, les quartiers ouvriers surpeuplés et insalubres, la colère monte : contre la monarchie, l’armée, et l’aristocratie foncière.

Pressentant la fin de la guerre, la vanité du combat, et l'inanité suicidaire de l'opération, les marins de Kiel, un important port militaire allemand sur la mer Baltique, se révoltent, contre l’ordre qui leur a été donné, le 28 octobre 1918, par l'amiral Reinhard Scheer (1863 - 1928), d’entreprendre une sortie, contre la flotte anglaise, d'affronter la Royal Navy dans un ultime combat, « Pour restaurer l'honneur ». Amis, rotez : « Vous êtes fou, il pleut tout le temps, là-dedans ! »

La mutinerie débute, dans le port de Wilhelmshaven : refus des marins, de quelques navires de la Marine impériale allemande, stationnée dans la rade de Wilhelmshaven, d'appareiller, pour aller combattre les Anglais. Elle se double d'une exigence de paix immédiate. A Kiel, la mutinerie gagne la base navale, puis le chantier naval. La révolte se propage, de port en port. Les marins, pour qui les ouvriers prennent fait et cause, créent des conseils de soldats.

Rosa quitte Breslau, le 8 novembre 1918, soldant sa neuvième incarcération. Elle retrouve Berlin, en pleine révolution. Le lendemain, Karl Liebknecht est libéré. À Berlin, le 9 novembre, les grèves éclatent. Dans de nombreuses villes, on proclame la République. Des conseils d’ouvriers et de soldats, qui s'étaient constitués, sortent du maquis.

Le 11 novembre 1918, les plénipotentiaires allemands signent, à Rethondes, dans le wagon de commandement de Foch, les conditions de l'armistice. La fin de la guerre est célébrée, dans la liesse, dans toutes les capitales alliées. La défaite allemande, avec les horreurs subies par les soldats au front, aboutit à l’abdication de Guillaume II.

Rosa Luxemburg aura passé, en raison de son hostilité à la guerre, presque toute la durée de la Première guerre mondiale, en prison : Berlin-Barnimstraße, forteresse de Wronki, Poznań, Breslau, et Wroclaw.

Après l’armistice du 11 novembre 1918, une escadre française est envoyée, devant Odessa, pour combattre la Révolution russe.

Le 31 décembre 1918, la Spartakusbund et d'autres groupes se constituent en Kommunistische Partei Deutschlands, avec la visée de faire, de l'Allemagne, une «République des conseils».

The situation was, then, a power struggle between the Sozialdemokratische Partei Deutschlands, led by Friedrich Ebert, which favored a social democracy, and the Kommunistische Partei Deutschlands, led by Karl Liebknecht and Rosa Luxemburg.

Calendosse, baguette, et kil de rouge. Dès février 1919, des mouvements de refus d’obéissance apparurent, dans l’armée de terre, les bâtiments français, et les villes portuaires, connus sous le nom de mutineries de la mer Noire, alors que le gouvernement français soutient les forces tsaristes, dans la guerre civile russe, contre les bolcheviques.

L'assassinat de Liebknecht et de Rosa est préparé, à partir des premiers jours de décembre. On put lire, sur des affiches placardées, dans tout Berlin : « Ouvriers, citoyens ! La patrie est tout près de sa ruine. Sauvez-la ! La menace ne vient pas du dehors, mais de l’intérieur : c’est le groupe Spartakus. Tuez ses chefs ! Tuez Liebknecht ! Alors vous aurez la paix, le travail et le pain ! »

Les sociaux-démocrates disent, alors, avoir sauvé la démocratie. La suite prouva que non ! Leurs agissements pèseront, très lourd, dans la montée du nazisme. En massacrant les spartakistes, le Sozialdemokratische Partei Deutschlands fit le lit du Nationalsozialismus.

L’assassinat de Luxemburg et Liebknecht marque une nouvelle étape, dans l'escalade de l'intensité de la violence bourgeoise. L’assassinat de dirigeants d’un parti révolutionnaire, par des organes de l’État, sans procès ni jugement, était un phénomène nouveau, qui allait, malheureusement, constituer un précédent.

Rosa avait 48 ans. Dans la poitrine de la révolutionnaire anarchiste battait le cœur d’une grande idéaliste. De sa prison : "J’ai vu ici une grande souffrance. Dans la cour où j’ai droit à des promenades, arrivent fréquemment des chariots de l’armée remplis à ras bord de sacs ou d’uniformes de soldats et de vieilles chemises souvent tachées de sang. On décharge tout cela chez nous, on le répartit dans les cellules, pour que les femmes le réparent".

En beaucoup d’endroits de la région de Goulaï-Polé, des communes paysannes surgirent, appelées « communes de travail » ou « communes libres ». Ainsi, près du bourg Pokrovskoïé, s’organisa la première commune libre du nom de Rosa-Luxemburg. Les membres en étaient tous des indigents. Au début, cette commune ne comprenait que quelques dizaines de membres ; puis, leur nombre augmenta jusqu’à plus de trois cents.

Dans une similarité de logique avec les thèses et actions anarchistes et libertaires historiques, les situationnistes se considéraient comme les héritiers et continuateurs de différents courants de pensée, notamment les pensées d'Anton Pannekoek et de Rosa Luxemburg, le communisme de conseils, la pensée du jeune Georg Lukács, voire du jeune Marx, ou la créativité rabelaisienne, ainsi que celle du groupe Socialisme ou barbarie.

Non esiste, oggi, che un pericolo nel mondo, dal punto di vista della difesa della nostra società: ed è che i lavoratori arrivino a parlarsi della loro condizione e delle loro ispirazioni senza intermediari.

"Il n'existe aujourd'hui qu'un péril au monde, du point de vue de la défense de notre société, et c'est que les travailleurs parviennent à se parler de leur condition et de leurs aspirations sans intermédiaires", Gianfranco Sanguinetti, né le 16 juillet 1948, à Pully (canton de Vaud, Suisse), vigneron, ancien membre de la section italienne de l'Internationale situationniste, in Véridique rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, 1976.

No future. Le communisme, ici et maintenant.
Sans chef, sans parti, sans syndicat. Tout le pouvoir aux paupiettes !!!

"La dissolution n’est pas un dîner de Gaulois", Miaou-ses-tongues (1893 Shaoshan, Chine - 1976 Beijing), fils de paysans aisés, membre du Parti communiste chinois, fondateur de la république populaire de Chine, in Rapport sur l’enquête menée dans le Hunan à propos du mouvement paysan, mars 1927.

Akela de Baussens, & Vénus de Willendorf, lauréates des Ateliers Merdico, sous la haute protection de l'appeau lisse, d'une faim de mer, dans un gang de velus, et de Maître Jean-Yves Péteux d'Hyères, avocat à Cabourg, de l'autre. Et, lent faire, c'est lèse-autre.

Date de dernière mise à jour : 16/04/2024